Terkel Risbjerg

Présentation :

Il est des découvertes comme celle-ci qui vous tombent dessus sans prévenir. Ma culture de la bande dessinée n’est guère vaste, mais je ne rechigne jamais devant un ouvrage que je n’aurais lu. C’est ainsi que je suis tombé sur Perceval, dessiné par Terkel Risbjerg avec la plume d’Anne-Caroline Pandolfo.
Librement adapté du texte « Perceval et ou le Conte du Graal » par Chrétien de Troyes, nous sommes loin d’assister aux exploits de Perceval ou bien de contempler ce qu’il accomplit pour sa quête. Ici nous sommes dans les balbutiements, les erreurs, qui firent que ce jeune chevalier sans nom devint Perceval avec certitude. Le dessin, en aplats puissants ou encres touffues, donne une épaisseur aux cases, rendant l’ambiance tantôt légère, tantôt pesante, et puis nous libère avec de grande aération, ou l’histoire reprend son souffle avant d’entamer un nouveau chapitre.
Mais, aussi agréablement étonné par cette première bande dessinée, je suis tombé sur Enferme-moi si tu peux, avec à nouveau Mme Pandolfo au scénario. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que je n’en reviens toujours pas. Je suis peu enclin à l’art contemporain, l’art brut ou a certains courants artistiques moins classiques. Je n’arrive pas à me projeter et à ressentir véritablement un attrait pour ses formes d’art. Je ne suis pas câblé pour ça dirait-on.
Mais c’était sans compter sur la façon de raconter les vies de quelques augustes personnages qui ont donnés (la plupart sans le savoir) leurs lettres de noblesses à l’Art Brut. Racontée comme cela, ces personnalités deviennent passionnantes et on est emporté dans un univers fascinant où le maître moi est, liberté. L’esprit s’échappe et vagabonde, et prouve, si on le laisse faire, qu’il peut fabriquer du rêve pour les éveillés.
Une découverte passionnante, et un auteur qui a un univers riche !

Aymeric